Inde : Des chrétiens ont été agressés par une foule d’extrémistes hindous puis arrêtés par la police

Le 17 octobre dernier, un groupe de plus de 60 chrétiens a été agressé par une foule d’extrémistes hindous qui les accusaient de conversion forcée. D’après des sources locales, la police qui a assisté à cette manifestation de violence a pourtant arrêté les chrétiens plutôt que leurs assaillants.
Une soixantaine de chrétiens étaient réunis le 17 octobre dernier dans un village du district de Durg, dans l’État du Chhattisgarh en Inde.
Morning Star News rapporte le témoignage d’Anil Tendon, qui était parmi les chrétiens présents lors de cette réunion. Il raconte que la réunion à commencé à 18 heures pour un temps d’adoration et de prière, suivie par un dîner. La soirée se déroulait paisiblement, lorsqu’à 20h Jyoti Sharma, un extrémiste hindou a pénétré dans la maison accompagné d’une dizaine de personnes.
Selon Anil Tendon, quelqu’un avait informé Jyoti Sharma du rassemblement chrétien. Il a alors commencé à interroger les personnes présentes et à les accuser de conversion forcée.
« J’ai essayé de leur expliquer qu’il s’agissait d’une réunion d’action de grâce et que tous les participants sont des membres de l’église de la Mission pentecôtiste (TPM), mais ils n’ont pas voulu s’arrêter », a poursuivi l’homme âgé de 35 ans. « Ils ont continué à me harceler et ont commencé à me malmener ainsi que d’autres membres de l’église ».
Les extrémistes hindous n’ont pas cessé leurs menaces, même après l’arrivée de la police. Ils ont également incité les villageois à les rejoindre. Ainsi, une foule de près de 500 personnes s’est mise à agresser les chrétiens, verbalement et physiquement.
« Ils ont bombardé les chrétiens de pierres sous le regard de la police » confie Anil Tendon.
Finalement, aux alentours d’1h30 les policiers ont embarqué les chrétiens au poste et leur ont confisqué leurs véhicules. Anil Tandon a été accusé de conversion forcée et placé en prison le 18 octobre. Libéré sous caution le 20 octobre, il révèle que le plaignant dans cette affaire est son voisin et ami, Santosh Banjare.
Celui-ci avait accepté de laisser Anil Tandon organiser un dîner chez lui, car la maison du chrétien est trop petite et a été abîmée par la pluie. Niant avoir tenté de forcer son voisin ou quiconque à se convertir au christianisme, Anil Tandon a déclaré que les nationalistes hindous avaient forcé Banjare à déposer cette plainte contre lui.
Les autres chrétiens arrêtés le 17 octobre ont finalement été libérés sous caution dans la nuit, aux alentours de 3h30 grâce au président de l’Organisation des droits de la communauté chrétienne de l’Inde, Gurvinder Singh Chaddha.
Celui-ci rapporte que malgré la plainte déposé contre les assaillants par un des chrétiens, Anurag Lal, aucune action n’a été engagée par la police qui a pourtant assisté aux jets de pierres et aux attaques perpétrées par les extrémistes.
« Plusieurs vidéos ont été enregistrées, et les auteurs peuvent être identifiés facilement, mais la police a délibérément ignoré les faits. » a-t-il déclaré à Morning Star News.
La Commission de la liberté religieuse de l’Evangelical Fellowship of India (EFIRLC) a documenté au moins 32 incidents de ce type contre des chrétiens dans l’Etat du Chhattisgarh cette année.
« Ces incidents impliquent et entraînent l’interruption ou l’arrêt des services de prière du dimanche, des attaques physiques contre des chrétiens, du vandalisme dans les églises, un boycott social des chrétiens et de fausses accusations de conversions religieuses et, dans certains cas, des arrestations sur la base de fausses accusations », a déclaré Surender Pokhal. , spécialiste de la recherche et de l’intervention de la commission.
Camille Westphal Perrier
Source : Morning Star News
Crédit image : Morning Star News / Les hommes chrétiens retenus au poste de police. Les femmes sont dans une autre pièce.